C’est la fin d’un long feuilleton dont la Ligue 1 se serait bien passée. Mais les acteurs du football français peuvent souffler un peu. Alors que la L1 n’avait pas de diffuseur à moins de deux mois de la reprise du championnat de France, les droits TV pour la période 2021-2024 abandonnés par Mediapro ont trouvé preneur avec à la clef un montant annuel de 663 millions d’euros pour les clubs jusqu’en 2024.
Et si le total est finalement proche de ce qu’il se disait depuis quelques jours, la grande surprise est venue du profil des acquéreurs puisqu’Amazon fait une irruption tonitruante. Le géant américain de la distribution se partage le gâteau avec Canal +. Et contre 250 millions d’euros annuels, il récupère une belle part : huit matches de L1 dont l’affiche du dimanche soir, selon L’Equipe.
C’est une vraie surprise puisque ces dernières semaines, c’est BeInSport qui était pressentie pour revenir en force dans le paysage du ballon rond hexagonal par l’intermédiaire d’une offre commune avec la chaîne cryptée. Mais Amazon, qui avait déjà fait une entrée très remarquée dans le paysage sportif français en obtenant une partie des droits TV de Roland-Garros en 2019, a surpris son monde pour poursuivre sa conquête dans l’Hexagone et dans le foot européen après avoir déjà décroché certains droits TV en Angleterre, en Allemagne et en Italie.
Canal + se retire de la L1
En revanche, c’est un camouflet pour Canal + et BeIn Sport, qui pensaient former la paire gagnante. Mais leur proposition de 595 millions d’euros annuels, plus des bonus a été retoquée. Canal+, qui ne voulait que les meilleurs matches de la L1 et avait déjà vu l’Autorité de la concurrence rejeter son recours vendredi matin contre les modalités de réattribution des droits, conserve finalement le lot 3 pour 332 millions d’euros chaque saison pour deux matches (samedi 21h et dimanche 17h00). Quelques minutes après, Canal + a vite réagi en annonçant « se retirer de la L1« . « Canal + ne diffusera pas la L1« , explique la chaîne dans son communiqué sans donner plus d’explication.
La chaîne qatarienne, qui espérait récupérer 80% des matches de Ligue 1 et 100% des matches de Ligue 2, va elle devoir se contenter de deux matches par journée de L2 (30 millions d’euros), le reste allant à Amazon pour 9 millions d’euros (plus le paiement des coûts de production, estimés à 25 millions d’euros).
Avec les 42 millions d’euros versés par l’opérateur Free pour le lot des extraits en « quasi-direct », le montant annuel grimpe donc à 663 millions d’euros. C’est un peu plus de la moitié de ce que le deal avec Mediapro leur avait fait espérer (1,217 milliard d’euros annuel pour la L1 et la L2). Mais les formations de la L1, qui étaient dans le flou total alors que les droits TV représentent une part majeure des budgets des clubs, y voient maintenant plus clair.
Après des mois de doutes et de craintes alors que les finances sont dans le rouge, c’est toujours ça de pris. Et Vincent Labrune, le président de la LFP, et les présidents de clubs peuvent s’en féliciter. Dans une telle crise, il n’y a pas de petite victoire.
Source : Eurosport/AFP.