Hervé Gattegno quitte la direction générale des rédactions du JDD et de Paris Match

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Le groupe Lagardère a annoncé mardi, dans un communiqué, le départ ce vendredi de Hervé Gattegno de la direction générale des rédactions du Journal du Dimanche et de Paris-Match qu’il occupe depuis fin 2019. La nouvelle direction des deux rédactions sera annoncée dans les prochains jours, ajoute le groupe, sans préciser les raisons du départ de M. Gattegno, âgé de 57 ans, « au service du groupe depuis cinq ans ».

« Sous son impulsion, le JDD est devenu un journal de référence dont les informations marquent chaque fin de semaine, apprécié des décideurs et des leaders d’opinion », écrit le groupe Lagardère. « Les réformes qu’il a engagées à Paris-Match ont permis d’afficher de nouvelles ambitions éditoriales », ajoute-t-il. Et de poursuivre : « à son initiative, les deux titres ont en outre posé les bases d’un développement prometteur de leur diffusion numérique ». Il est en outre remercié pour son engagement « sans faille (…) son professionnalisme et son énergie » par Arnaud Lagardère, président-directeur général de Lagardère, et Constance Benqué, présidente de Lagardère News, dans le communiqué.

Cette sortie, qui sonne comme une éviction, interroge au sein des rédactions de Paris-Match et du JDD. Pour des interlocuteurs des deux journaux, qui ont tous demandé l’anonymat, la raison numéro une de l’éviction de Hervé Gattegno, « c’est Zemmour », et la manière dont les deux rédactions ont traité l’actualité du polémiste d’extrême droite, vedette jusqu’il y a peu de la chaîne d’information en continu CNews (qui appartient à Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré).

Gattegno vs Zemmour

Paris-Match a publié fin septembre en Une une photo de Éric Zemmour, qui est marié, enlaçant sa collaboratrice Sarah Knafo lors d’une baignade en mer. Quelques jours auparavant, Hervé Gattegno signait un édito dans le JDD, au titre sans équivoque : « Éric Zemmour se pose davantage en prophète du malheur qu’en chevalier du renouveau ». Le directeur des rédactions du JDD et de Paris-Match « était assez contesté au sein des rédactions mais son positionnement contre l’extrême droite a toujours été clair, il n’avait pas l’intention de traiter ce courant comme les autres », déclare un journaliste à l’AFP.

En juin dernier, la Société des journalistes et des syndicats avaient fait état d’un « profond malaise » au sein de la rédaction de Paris Match, depuis la mise en examen de la figure de la presse people « Mimi » Marchand, en lien avec une interview de l’homme d’affaires Ziad Takkiedine publiée dans le journal. Le journaliste de Paris-Match François de Labarre avait été mis en garde à vue et Michèle Marchand (dite « Mimi » Marchand), la patronne de l’agence BestImage, mise en examen pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée », dans un volet de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. La justice s’intéresse à l’organisation au Liban d’une interview publiée par Paris-Match en novembre 2020 où Ziad Takieddine revenait sur ses accusations concernant l’argent qu’aurait reçu Nicolas Sarkozy du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Source : AFP.