Espagne : Vivendi fait son entrée dans le capital de Prisa

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Après le groupe Prisma en France, c’est de l’autre côté des Pyrénées que le groupe Vivendi poursuit son offensive vers les médias avec l’annonce vendredi du rachat de 7,6% du capital de l’Espagnol Prisa, éditeur notamment du quotidien El Pais ou de la radio Cadena SER, mais aussi actionnaire du Monde.

« Prisa se félicite de l’investissement d’un actionnaire industriel tel que Vivendi », a réagi le nouveau président du groupe ibérique Joseph Oughourlian, dans un communiqué. Ce dernier est le patron du fonds britannique Amber Capital, premier actionnaire de Prisa avec 29% du capital, et qui se trouve être allié à Vivendi dans la bataille actionnariale pour le contrôle du groupe Lagardère en France. Le directeur exécutif de Prisa, Manuel Mira, également cité dans le communiqué, a souligné son « souhait de travailler en étroite collaboration avec Vivendi et ses équipes ». Selon une source proche du dossier, l’investissement du groupe contrôlé par Vincent Bolloré – environ 50 millions d’euros -, qui place Vivendi au 3ème rang des actionnaires derrière l’opérateur Telefonica, n’avait cependant pas été annoncé. Parallèlement, la banque HSBC a déclaré s’être séparée de sa participation de 7,89% dans le groupe.

« La prise de participation dans Prisa s’inscrit dans la stratégie de Vivendi de se renforcer en tant que groupe mondial de contenus, de médias et de communication, et d’élargir son accès aux marchés de langue espagnole en Europe, en Amérique latine et aux Etats-Unis », a justifié le groupe français dans un communiqué. Vivendi est déjà présent sur ces marchés, notamment via Universal Music Group, Havas et Gameloft. Le groupe français gère également des services de billetterie en Espagne, il possède la société de production télévisuelle espagnole Bambu Producciones, et l’un de ses plus grands studios de production de jeux vidéo est basé à Barcelone.

Fin octobre, le groupe Prisa, qui possède également le quotidien sportif As et une participation de 20% dans la société Le Monde libre, actionnaire à 75% du quotidien Le Monde, avait indiqué avoir essuyé une perte nette de 209 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’exercice, en raison de l’effondrement de ses recettes publicitaires très affectées par la pandémie de Covid-19. Le groupe espagnol, dont la principale source de revenus reste sa branche d’édition de livres scolaires Santillana, connaît des difficultés diverses ces dernières années et essaie de se tourner vers de nouveaux produits, comme les podcasts. « La stratégie de Vivendi est très largement en phase avec la feuille de route que s’est fixée Prisa, qui comprend le développement de services éducatifs par abonnement ainsi que de contenus d’information et de divertissement, et un engagement fort dans la numérisation de ses produits et marques », a poursuivi Vivendi, propriétaire de l’éditeur Editis.

Source : AFP.