La France se donne jusqu’à l’été pour négocier avec les GAFA et adopter une taxe internationale

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La France se donne « jusqu’à l’été » pour convaincre le futur président américain Joe Biden de se rallier à l’adoption d’une taxe internationale sur les géants du numérique, a indiqué mardi le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire. « Nous nous donnons jusqu’à l’été 2021 pour convaincre notre nouveau partenaire américain, l’administration Biden, de souscrire à cette taxation et aux modalités définies dans le cadre de l’OCDE, faute de quoi il faudra que nous revenions à une solution européenne », a-t-il déclaré lors de ses vœux à la presse.

« Chacun voit bien qu’à la faveur de cette crise les grands gagnants sont les géants du digital, que c’est eux qui ont fait les plus grands profits pendant cette période de crise, ce qui rend encore plus nécessaire, encore plus juste, la mise en place d’une taxation du digital à l’échelle de l’OCDE, dans les mois qui viennent », a-t-il ajouté.

La France a instauré en juillet 2019 une taxe sur le chiffre d’affaires des Gafa qui a rapporté plus de 400 millions d’euros. En parallèle, des négociations ont été engagées sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour aboutir à un accord sur la mise en place d’une telle taxe au niveau international, et selon des règles acceptables par tous les pays.

L’administration du président américain sortant Donald Trump, opposée à une taxation de ses champions, a fait échouer ces négociations et menacé la France de représailles sous forme de droits de douane supplémentaires sur des produits français emblématiques comme le champagne. Jeudi, elle a finalement annoncé suspendre pour le moment leur application.

Bruno Le Maire a redit mardi que la mise en place d’une nouvelle fiscalité internationale, afin de rétablir des « conditions de concurrence équitables », était une de ses « priorités » depuis sa nomination en 2017. Cette mise au point du ministre français intervient alors que doivent entrer en vigueur mardi des sanctions américaines sur des produits européens, en rapport avec un autre contentieux portant sur les aides d’État consenties aux avionneurs Airbus et Boeing.

Source : AFP.