Alors que France 4 devrait cesser d’émettre en août prochain, deux députés plaident pour le maintien d’une chaîne publique traditionnelle dédiée à la jeunesse, invoquant notamment un « enjeu d’accessibilité » et des économies moindres qu’espérées, dans un rapport dévoilé mercredi. Sollicités début décembre par la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale, les députés Béatrice Piron (LREM) et Maxime Minot (LR) ont mené une « mission flash » sur l’offre jeunesse de l’audiovisuel public.
Il se sont ainsi penchés sur les conséquences de l’arrêt programmé de France 4, décidé au profit d’une diffusion 100% numérique de ses programmes et d’économies pour France Télévisions. Le gouvernement a octroyé l’été dernier un sursis d’un an à la chaîne, plébiscitée pendant le premier confinement et la fermeture des écoles pour ses programmes éducatifs, qui ont démontré son rôle « indispensable en période de crise sanitaire », selon les députés.
Mais le maintien d’une chaîne jeunesse garantirait plus généralement l’accessibilité de ses programmes : « 23% des foyers n’accèdent à la télévision que par la TNT », et le « niveau de couverture en très haut débit ne permet pas encore » à tous les foyers « de lire plusieurs vidéos en haute définition en même temps », soulignent les députés. En outre, à la différence des contenus à la demande, « la télévision », média « par excellence » de « la famille », expose « les enfants à des contenus diversifiés et nouveaux, ce qui est préférable pour leur développement », ajoutent-ils. « À ce titre et afin de limiter la surconsommation d’écrans, la programmation pourrait » reposer sur des créneaux dédiés à chaque génération, préconisent les rapporteurs.
Un arrêt peu rentable
« Dans ce même objectif », la « lecture automatique devrait être systématiquement désactivée sur la plateforme (numérique) Okoo », la marque jeunesse de France Télévisions. Sur Okoo, lorsqu’un programme s’achève, un autre lui succède immédiatement. Autre piste suggérée, « la création de journaux télévisés pour chaque tranche d’âge ».
Selon les rapporteurs, l’arrêt de France 4 paraît d’autant plus dommageable qu’il entraînerait « seulement 10 millions d’euros » d’économies, soit « 0,3% du budget annuel de France Télévisions », contre « 40 millions » initialement attendus. En cause notamment, les pertes de recettes publicitaires liées à l’insertion de programmes jeunesse issus de France 4, et dépourvus de spots, sur les autres chaînes du groupe. France Télévisions, en quête de nouvelles audiences, estime en outre que la fin de France 4 « réduira de 400.000 le nombre d’enfants en contact » avec un de ses programmes « à l’échelle d’une année », cite le rapport.
Source : AFP.