Benoît Coeuré nommé à la tête de l’Autorité de la concurrence par le Parlement

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Benoit Coeuré, dont la candidature pour prendre la tête de l’Autorité de la concurrence avait été déposée mi-décembre par le Président de la République, a reçu l’aval du Parlement en ce sens.

Après avoir été auditionné dans la matinée du mercredi 12 janvier par les commissions des Affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée Nationale, l’économiste de 52 ans a bénéficié de leur vote favorable.

L’ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne, peu connu du grand public mais au parcours « brillant » (Polytechnique, Ecole Nationale de la statistique) de l’avis de nombreux parlementaires succède ainsi à Isabelle de Silva pour un mandat d’une durée de cinq ans.

Des dossiers importants dès son entrée en fonction

Parmi les projets les plus retentissants qu’il trouvera à son entrée, le dossier de la fusion TF1/M6 est en haut de la liste. Interrogé à ce propos mercredi, Benoît Coeuré  s’est montré prudent : « Je ne vais pas porter un avis conclusif, l’affaire est en cours d’instruction », a-t-il d’emblée précisé lors de son audition par la commission des Affaires économiques du Sénat. « Je pense que le débat ne peut être tranché que par les faits, par une analyse chiffrée, empirique, approfondie, à travers des tests de marché », a-t-il ajouté. Avant de conclure : « C’est une opération qui ne va pas de soi, quand on regarde les parts de marché potentielles du nouvel ensemble, notamment sur le marché publicitaire. Mais il y a d’autres considérations à prendre en compte, qui ne peuvent que sortir des tests de marché », a développé Benoît Coeuré. « L’Autorité ne doit pas seulement regarder l’impact sur les prix (d’une éventuelle fusion, NDLR) mais aussi sur la diversité des programmes ».

Trois priorités pour ce nouveau mandat

Pour son mandat, Benoît Coeuré envisage trois priorités : indépendance, numérique et pouvoir d’achat. Il souhaite en premier lieu « conforter l’indépendance, l’expertise et la capacité de réaction de l’Autorité », notamment en raccourcissant les délais de traitement des dossiers. Autre priorité : « poursuivre le travail sur le numérique », un domaine où il a regretté la faiblesse des effectifs chez le gendarme français de la concurrence.  Le futur patron de l’Autorité souhaite en particulier renforcer la « coopération » avec les autres régulateurs sectoriels comme l’Arcom (ex-CSA) ou la Cnil. Enfin, « mon dernier sujet, c’est la compétitivité et le pouvoir d’achat », a souligné Benoît Coeuré.  « Dans le débat public, on perçoit souvent la concurrence comme privilégiant le consommateur au détriment de l’entreprise. Il me semble que c’est une opposition un peu artificielle », a-t-il affirmé, « D’abord parce que le consommateur est souvent une entreprise. Un certain nombre de décisions de l’Autorité ont été au bénéfice des entreprises », a-t-il observé.

Source : AFP.