Le groupe Altice se sépare de Libération

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Après s’être désengagé l’an dernier de l’Express, en le cédant à Alain Weill, le groupe Altice a annoncé, ce jeudi, qu’il allait aussi se séparer de Libération. Il s’apprête à créer un fonds de dotation à but non lucratif, qui redistribuera ses profits à des fondations, dans lequel il transférera la société éditrice du titre, sa régie et sa société de développement technologique.

Le groupe s’engage également à éponger les dettes du journal et « à lui donner, progressivement, les moyens
nécessaires au financement de son exploitation future et ainsi garantir son indépendance à long terme », précise Arthur Dreyfuss, directeur général d’Altice médias depuis le début de l’année.

Pour être effectif, ce projet doit maintenant être présenté aux instances représentatives du personnel et franchir toutes les étapes traditionnelles d’un changement d’actionnaires. Mais on voit mal comment il ne serait pas adopté, tant la structure juridique choisie (expérimentée par Mediapart, mais ce sera une première pour un quotidien national) peut répondre, en théorie, aux attentes d’indépendance d’une rédaction. Autre atout, si Laurent Joffrin, actuel directeur de la rédaction et de la publication, est appelé à prendre du recul
sur le plan opérationnel, il resterait éditorialiste et siègerait au conseil d’administration de la nouvelle structure.

Mais une interrogation demeure : Libération est-il capable, tout seul, de trouver un modèle économique rentable et pérenne, et d’assurer son développement à la sortie de la crise actuelle ? Rien n’est moins sûr, même s’il a réussi à enrayer la baisse de sa
diffusion depuis dix-huit mois, à 71 699 exemplaires sur le premier trimestre 2020.

Source : Les clés de la presse