Les actionnaires de M6 approuvent largement le projet fusion avec TF1

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Les actionnaires de M6 ont approuvé mardi à 99% des voix le projet de fusion du groupe de télévision et de radio avec son concurrent TF1, mis en vente par l’Allemand Bertelsmann, actionnaire de RTL Group. Le rapprochement doit être finalisé début 2023 après avoir reçu l’accord de l’Arcom (ex-CSA) et de l’Autorité de la concurrence.

« Certains opposants à l’opération disent qu’on est trop gros par rapport au marché français, d’autres qu’on est trop petit par rapport aux acteurs internationaux. Nous allons trouver un juste milieu », a déclaré Nicolas de Tavernost, directeur de M6 depuis plus de 20 ans.

Un regroupement de TF1 et de M6 donnerait naissance à un géant français sur le marché des droits audiovisuels, de la distribution de chaînes et de la publicité télévisuelle, avec environ 75% du chiffre d’affaires français de ce dernier secteur. Avant cela, diverses obligations réglementaires devront être respectées. En raison de celles-ci, les activités liées à l’autorisation d’émettre de M6 seront maintenues dans une entité juridique cotée en Bourse, « M6 Edition ». Les actionnaires recevront non pas des dividendes mais des actions, qui seront considérées comme une scission du titre M6, ce qui empêchera la taxation. En agissant ainsi, le groupe prend garde à ne pas suivre la voie empruntée par le géant des médias Vivendi quand il avait détaché sa pépite Universal Music : des actionnaires s’étaient plaints d’avoir été imposés.

Nicolas de Tavernost toujours aux commandes

Les actionnaires de M6 ont aussi porté à 75 ans la limite d’âge des membres du directoire, permettant à Nicolas de Tavernost (71 ans) « de poursuivre sa mission, tant pour conduire le groupe pendant la période d’autorisation de l’opération par les pouvoirs publics, qu’après la fusion en tant que premier président opérationnel du nouveau groupe ». Il avait déjà obtenu par deux fois un report de l’âge limite. Il a toutefois obtenu le déblocage de son indemnité de départ de 3,5 millions d’euros.

En ce qui concerne les « synergies » entre M6 et TF1 (estimées entre 250 et 350 millions d’euros) Régis Ravanas, directeur général du groupe RTL, a mentionné une « une synergie de régies publicitaires » qui permettrait notamment de « promouvoir les antennes de RTL sur les médias du groupe TF1 ». Nicolas de Tavernost est resté plus évasif : « L’une des raisons de cette opération, c’est que les synergies pourront être en partie réinvesties dans une politique ambitieuse du streaming. »

Un CA trimestriel en hausse

Le chiffre d’affaires du groupe a par ailleurs bondi de 9% au premier trimestre grâce à la publicité TV et malgré une baisse des ventes publicitaires à la radio, selon un communiqué publié mardi. Sur la période, le chiffre d’affaires consolidé du groupe s’élève à 322 millions d’euros, dont 219 millions d’euros proviennent de la publicité sur les chaînes de télévision (M6, W9, 6ter…). Le chiffre d’affaires du pôle radio RTL souffre en revanche de la baisse des investissements publicitaires dans le secteur automobile, et ressort en baisse de 5,9% à 32 millions d’euros.

Source : AFP.