Liberté de la presse : les éditeurs s’adressent à Jean Castex et expriment leur inquiétude

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Les principales organisations d’éditeurs de presse françaises ont adressé un courrier commun au premier ministre Jean Castex pour exprimer leur inquiétude face à « la multiplication d’actions législatives sanctionnant la presse », et défendre la loi de 1881 qui consacre la liberté d’informer.

Dans un communiqué publié mardi, ces organismes, l’Alliance de la presse (qui représente la presse quotidienne nationale et régionale, plus les hebdos régionaux), ainsi que le SEPM (presse magazine), le SPIIL (sites d’info), et le FNPS (presse spécialisée) ont annoncé cette démarche.

Cette initiative s’ajoute à la mobilisation grandissante des syndicats de journalistes et des rédactions de nombreux médias contre la proposition de loi « Sécurité globale » et son très controversé article 24 qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l’image des policiers.

Pour les organisations d’éditeurs de presse, « le caractère vague et potentiellement très large de l’incrimination ainsi créée aurait des effets délétères sur le travail journalistique et éditorial ».

Ils s’inquiètent en outre de propos tenus ces dernières semaines notamment, dont ceux du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin laissant entendre que les journalistes devaient s’accréditer pour couvrir les manifestations, ou ceux du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti sur une possible révision de la loi de 1881 sur la liberté de la presse pour mieux lutter contre la haine en ligne.

« Quelle que soit la part de maladresse involontaire dans les écrits et les propos des dernières semaines, ce sont là de bien mauvais signaux qui sont envoyés non seulement aux médias d’information, mais à l’opinion tout entière, précisément au moment où les valeurs de liberté et de tolérance sont mises en cause », estiment les éditeurs de presse.

« Il est, à nos yeux, irresponsable de laisser entendre que la liberté de la presse et les textes qui la protègent seraient vecteurs d’incitation à la haine, ni de délits quelconques, ni encore qu’ils entraveraient le bon fonctionnement de la justice », réaffirment les signataires du courrier.

De leur côté, plus de 600 étudiants en journalisme, inscrits dans une vingtaine d’écoles, instituts et formations spécialisés, ont réclamé dans une tribune publiée par L’Humanité le retrait de la proposition de loi « Sécurité globale » dont le vote solennel par l’Assemblée nationale est prévu mardi 24 novembre, estimant « qu’elle met en danger des libertés publiques fondamentales, notamment la liberté de la presse, la liberté d’expression et le droit à l’information ».

Source : AFP.