Samedi dernier, le président de Presstalis, Dominique Bernard, a présenté sa démission. Avant celle-ci, le dirigeant avait élaboré en urgence, avec l’aide du cabinet Eight Advisory, un plan drastique qui prévoyait la suppression de 728 postes, notamment dans les centres de distribution régionaux, suite à quoi Presstalis passerait de 905 à 177 salariés au total. Le but était de permettre au groupe de retrouver un équilibre financier. Mais le plan n’a été approuvé ni par les magazines, ni par les quotidiens. Ce refus a poussé Dominique Bernard a remettre sur le champ sa démission.
Les deux coopératives en charge de Presstalis ont annoncé dimanche que ce dernier sera remplacé par Cédric Dugardin. Ce nouveau responsable détient la confiance du Conseil d’administration de l’ex-NMPP et aura pour mission de « tout mettre en œuvre pour assurer la continuité de la distribution de la presse », ont déclaré dans un communiqué Frédéric Cassegrain, président de la Coopérative des magazines et Louis Dreyfus, président de la Coopérative des quotidiens.
Spécialiste du « management de transition », Cédric Dugardin a notamment été l’ancien PDG du groupe d’ameublement Conforama pour une courte durée, entre avril et septembre
2019 après avoir dirigé d’autres enseignes telles que Quick et Altadis, entre autres.
Pour rappel, Presstalis connaît depuis quelques années des difficultés. Le distributeur bénéfice en 2018 d’un énième plan de sauvetage : un prêt de l’État de 90 millions d’euros sur 5 ans, une avance qui a pourtant conduit à la suppression de 230 postes, soit le quart des effectifs. Mais depuis fin 2019, le groupe se retrouve une fois de plus dans le rouge notamment à cause de la baisse continue des ventes au kiosque à tel point « que l’Arcep, gendarme des télécoms et nouveau régulateur de la distribution de la presse, a bloqué pendant six mois les demandes de journaux souhaitant quitter la messagerie, afin d’éviter une hémorragie financière », indique les Échos. Conséquence pour le distributeur : il doit se restructurer, ce qui n’étouffe pas la possibilité d’une nouvelle vague de licenciements, comme déclaré par le ministre de la Culture Franck Riester, la semaine passée.