#DemainLaPresse: le festival média

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Le live de #DemainLaPresse a été diffusé ce 2 février, abordant de nombreux sujets actuels et offrant un débat final sur le concept même du rôle du média contemporain et ses idées reçues. En partenariat entre autres avec Corinne Mrejen, Directrice générale du groupe Les Echos-Le Parisien, Thomas Jamet, CEO de Mediabrands & UM France, et animé (en alternance avec d’autres invités) par Stéphane Bodier, directeur général de l’ACPM, le festival reçoit de nombreuses personnalités afin d’échanger et d’informer. Le programme fut riche, et MediaSpecs vous propose un résumé des discussions les plus actuelles en lien avec les nouveaux défis média.

Première thématique : La Presse écrite d’information

« La presse écrite crée du lien entre les citoyens, c’est un espace privilégié de débat. On constate le pluralisme, l’influence et la diversité de ce type de presse et son nouveau rapport à la société, surtout depuis la crise de la Covid qui a fait croître le nombre d’abonnements » explique Corinne Mrejen qui anime ce premier débat. « Les audiences numériques n’ont fait que croître. La presse d’information crée des messages politiques et sociétaux, peut lancer un mouvement, créer, faire émerger des personnalités, faire et défaire des réputations ».

En accord avec cette introduction, Sylvain Courage, rédacteur en chef de l’OBS et Etienne Gernelle, Directeur du Point s’accordent sur un point : « Les hebdomadaires ont une fonction de précurseurs » d’après Sylvain Courage. « L’information du vrai, celle qui dure, celle qui reste, qui est travaillée, est parfois poursuivie en justice, mais pourquoi ? Parce que notre travail est prescripteur et peut construire ou déconstruire des personnalités », ajoute Etienne Gernelle.

« La fonction de la presse d’actualité est d’aider les gens à comprendre ce qu’il se passe », précise Hervé Gattegno, Directeur général des rédactions du Journal du Dimanche et de Paris Match, rappelant ainsi la responsabilité de la presse écrite. « Notre influence découle de notre esprit d’ouverture, afin de permettre le débat d’idées, et en effet, chacun prend ses responsabilités pour montrer la réalité, quitte à aller en justice ». Guillaume Roquette, Directeur de la rédaction du Figaro Magazine, appuie ces propos et partage cet objectif de rendre publique la vérité.

En conclusion à ces propos, Marie-Christine Tabet, Directrice adjointe des rédactions du Parisien, reviendra sur le rôle « populaire » de la presse d’information : « La presse écrite d’information est du côté de son lecteur. Ce n’est pas uniquement la parole populaire qui va circuler : il y a un souci de décryptage et d’explications afin de ne pas la laisser couler comme sur le fil de Twitter »Jérôme Chapuis, Rédacteur en chef de La Croix, appuie cette vision d’une presse éducative : « Tout le monde a accès à l’espace public depuis l’émergence des réseaux sociaux. Notre fonction de journaliste, c’est de mettre en valeur ce qui vaut le coup d’être publié et approfondi. L’objectif est au-delà de l’influence : il s’agit d’informer ».

L’unanimité va donc à une presse du partage, de l’éducation, de l’engagement, de la vérité et du durable. La presse pluraliste, d’influence et libre leur semble plus que jamais une condition fondamentale à une vraie démocratie. La complémentarité du print et du digital est également un point d’accord général, qui permet à la presse de toucher un public plus jeune et qui souhaite de l’information crédible. La nouvelle génération, éveillée à la conscience sociale, s’approprie ce nouvel espace médiatique, sans que la presse print ne perde de sa valeur auprès de son public traditionnel.

Seconde thématique : comment la presse peut aider à sauver la culture ?

Thomas Jamet anime cette seconde table ronde, se questionnant sur le soutien que la presse peut apporter à la culture : « La presse est, depuis toujours, le plus grand des influenceurs : il est à l’avant-garde, tous les grands mouvements culturels ont été révélés par la presse. La presse fait rayonner les arts.»

Première intervenante autour de cette table ronde, Sofia Bengana, Directrice des Éditions Presse de la Cité, revient sur la situation de crise que la covid a engendrée dans le domaine culturel, et l’urgence de se réinventer : « Les formats numériques ont dû être favorisés, tout comme le format audio et les réseaux sociaux, afin de préserver la présence de la culture au sein des foyers. Nous avons tous eu envie de participer à ce mouvement de solidarité envers la culture, et l’édition a beaucoup soutenu ce renouveau du modèle culturel ».

C’est de notoriété publique, la presse a moins souffert de cette crise, et Catherine Sueur, Présidente du directoire de Télérama, revient sur la collaboration qui en a émergé : « C’est une chance d’être dans un secteur qui a pu continuer à travailler. Nous avons opté pour les recommandations, que ce soit pour l’audiovisuel, mais également de livres, de podcast, afin d’accompagner le monde de la culture. Nous avons également organisé des choses : des jours d’artistes, des concerts, des tables rondes, et autres événements digitaux afin de donner un espace d’expression aux artistes ». Comme l’indique Emmanuel Hoog, Directeur général des Nouvelles Éditions indépendantes, il s’agit d’une « mobilisation générale face à une situation de crise. Il était indispensable de jouer collectif en faisant attention à tous les espaces de la culture ».

Joseph Ghosn, directeur des rédactions de Vanity Fair, précise qu’il fut indispensable de s’adapter selon les moments de crises, la situation ayant énormément varié : « Nous avons voulu réagir selon les moments et comment nous avons senti le monde changer. Nous voulions être réactifs à ce qui arrivait, afin de rester en relation avec la réalité de chacun. Nous avons alterné entre les dossiers focus et les recommandations éclair par exemple ».

Dans la lignée de cette volonté d’adaptation, chacun s’accorde à dire qu’il sera indispensable d’évoluer et d’explorer de nouveaux territoires ou de nouveaux modèles afin de répondre à un besoin profondément humain d’enrichissement culturel. C’est justement cette sensibilité humaine et ce savoir-faire, malgré l’accélération de l’évolution digitale, qui permettra de garder un avenir riche et proche de la société.

Troisième Thématique : quel avenir pour la (presse) TV ?

Cette table ronde, toujours animée par Tomas Jamet, fait intervenir plusieurs experts de la télévision : Jérémy Parayre, Directeur des rédactions Télé 7 jours, Julien Thomas, Rédacteur en chef délégué de la newsroom Prisma Media, Philippe Larroque, Directeur de la rédaction de TV Magazine et Matthieu Grelier, Directeur de programmes ITV.

L’idée générale qui en ressort est que la presse TV a dû, comme tous les autres médias, adapter ses méthodes de travail : « passer en production à distance, adapter le contenu, et oser l’originalité afin d’être plus ludique. Il a fallu être créatif et accompagner le téléspectateur dans une nouvelle expérience » comme l’indique Jérémy Parayre. Cette adaptation doit continuer, comme le précise Philippe Larroque : « le défi était double : maintenir une distribution complète, mais également maintenir une offre adaptée, attrayante, multicanale, et correcte malgré les changements constants liés à la pandémie ». Matthieu Grelier partage cette réalité, précisant qu’il a fallu s’adapter tout en préservant la santé de tous les collaborateurs et en mettant en place une proposition cohérente, mais que chacun est désormais fort de cet apprentissage.

Face au public assez vieillissant de la télévision, cette dernière a ainsi eu l’occasion de se réinventer à travers la VOD (l’offre à la demande, avec ou sans abonnements), les propositions de séries, de divertissement, le streamer, l’offre digitale, la création de nouveaux contenus non traditionnels, tout autour d’un story-telling efficace afin d’attirer des cibles plus jeunes et plus variées.

La presse TV print se rassure donc, persuadée qu’avec l’actualité TV, les plateformes à la demande, la création vidéo sur les réseaux sociaux ou des couvertures inspirées des nouvelles personnalités, il sera possible d’attirer à nouveau un public varié, certes non parisien, mais multiple, et attaché à ce type de presse.

L’évolution est donc générale, partagée entre l’offre TV et la presse TV, poussant tous les médias à se réinventer et créer de nouveaux contenus.

Le mot de la fin

Le Festival #DemainLaPresse a abordé de nombreux sujets, avec des intervenants d’exception. À travers l’ensemble de ces tables rondes, une idée principale en ressort : la pandémie a forcé le monde de la presse, et le monde média dans son ensemble, à s’adapter et se réinventer. L’authenticité, l’audace et le storytelling sont les concepts forts de la journée, explorés à travers le digital et le print. La presse a été mise à rude épreuve depuis la crise sanitaire, mais reste toujours aussi essentielle. « La presse aura joué un rôle essentiel pour les Français ces derniers mois. Elle aura guidé, accompagné, et reste indispensable à notre société » comme conclut Stéphane Bodier. Il est donc légitime de croire que la presse a encore un brillant avenir devant soi, et que les médias ont de nouvelles ressources afin de rebondir en 2021.

Pour retrouver les autres sujets abordés liés à des sujets plus spécifiques (beauté, cuisine, déco, sport, lifestyle, réseaux sociaux, presse régionale …), redécouvrez en replay l’entièreté du Festival #DemainLaPresse diffusé lors de La Presse au Futur ici ! Curieux de découvrir le contenu de l’événement La Presse au Futur? Vous pourrez en apprendre plus sur notre article.