Dans cette période difficile, les journaux représentent un vecteur essentiel de lien social – et parfois le seul, notamment pour certains des publics les plus fragiles et dans les zones les plus isolées de notre territoire. Plus que jamais, tous les Français doivent pouvoir accéder à une information fiable et vérifiée, alors que le risque est grand de laisser le champ libre aux rumeurs et aux fausses nouvelles. C’est en ce sens que les pouvoirs publics ont décidé du maintient de l’ouverture des points de vente de la presse.
Dans ce contexte, les éditeurs regrettent que l’adaptation de son organisation annoncée par la Poste en réaction à la crise ne prenne pas en compte la question de la distribution des journaux, qui pourrait ne plus intervenir que quelques jours par semaine, alors même que les éditeurs et leurs équipes restent pleinement mobilisés pour informer nos concitoyens. Cette réorganisation est susceptible d’affecter jusqu’à 500 000 abonnés de la presse quotidienne et 450 000 de la presse hebdomadaire régionale.
La distribution postale, mission essentielle de service public, est centrale pour de nombreux titres et son interruption, même partielle, pose un problème d’accès pour tous à l’information et crée un risque économique majeur pour un secteur déjà très fragile.
L’Alliance de la presse d’information générale alerte les pouvoirs publics sur l’impact de cette décision et souhaite rappeler la nécessité, dans la situation actuelle, d’une part que les politiques publiques continuent à privilégier la fourniture de services essentiels au bon fonctionnement du pays tels qu’une information sûre et vérifiée, d’autre part que la Poste donne à ses clients éditeurs une visibilité claire sur l’évolution du service fourni.
Par ailleurs, le secteur de la distribution déjà sous pression, risque de voir sa situation se dégrader avec un possible dépôt de bilan de Presstalis, voire la liquidation judiciaire de la SAD, sa filiale qui distribue la presse dans les 16 principales agglomérations françaises. Ce qui serait catastrophique car la distribution des quotidiens et magazines pourrait bien ne plus être entièrement assurée, et les éditeurs de presse ne seraient pas payés pour les ventes de ces dernières semaines.